S h u t t e r I s l a n d .
Furieusement bouleversant. L'histoire est parfaite, tordue. Leonardo joue merveilleusement bien le rôle de Teddy, pense comme lui, agit comme lui, respire comme lui. Tellement vrai, tellement naturel, il EST Teddy Daniels, veuf, Marshall et victime de folie. Au cours du film, son petit monde, où il s'était créé un personnage fictif et irréel pour échapper à la réalité, s'est lentement effondré. L'hopital psychiatrique, dans lequel il était venu enquêter sur une disparition, est devenu sa prison. Son ami et coéquipier, à qui il confiait ses plus sombres périodes, est devenu son psychiatre. La femme disparue sur laquelle il enquêtait, qui a noyé ses trois enfants dans un lac, est devenu la sienne. Le meurtrier pyromane, ayant tué sa femme et qu'il détestait tant, c'était lui. Personnage torturé et déterminé à faire éclater la vérité, il croit d'abord à un complot du genre nazi. Tester les expériences sur des cobayes. La vérité n'éclatera pas: Martin Scorsese a entretenu cette part de mystère, qui nous plonge dans une grande frustration et nous pousse à vouloir comprendre. Au final, on ne saura pas si Teddy est bel et bien Marshall, et prisonnier de Shutter Island, ou s'il a cherché à fuir la réalité, et que la folie a finalement réussi à submergé son esprit.
Ceci dit, c'est dommage de révéler la fin, pour ceux qui ne l'auraient pas vu et le souhaiteraient, ça peut être... dommageable (à moins de subir une lobotomie ou un effacement de mémoire en règle suite à la lecture du dit article, qui résume bien les "faits", soit dit en passant)